Il est 5 heures…
La brume rend l’endroit surréaliste.
On distingue à peine deux petites
baraques en bois à peine éclairées.
A cette heure il ne devrait y avoir personne dans ce pays perdu.
Ce poste frontière est situé au milieu
de nulle part… en pleine campagne. C’est ici que j’ai choisi de passer car je
me dis qu’il n’y a certainement pas de femme à la douane, et que par conséquent
on ne pourra pas me fouiller.
J’avance dans ma petite voiture. Mon cœur bat très fort…mon ventre est serré.
J’approche de l’aubette. Je ralentis. Il n’y a personne.
Je m’apprête à accélérer quand un homme sort précipitamment de la baraque.
Dans un jargon slave il m’indique de placer mon véhicule de coté.
C’est un homme grand et barbu, bourru. Il porte un long manteau, des bottes et
une casquette en feutre.
Mes tripes se nouent.
Il me demande mes papiers en me détaillant longuement avec sa lampe torche qui
s’égare sur mes genoux.
Il emporte mes papiers, je ne comprends pas ce qu’il me dit à part d’attendre
ici. Je patiente donc un long moment. J’aperçois un autre homme a la fenêtre de
la cabane.
Quand il revient, il me demande d’aller ouvrir mon coffre. Son collègue l’a
accompagné avec un chien.
Je descends de mon véhicule en tirant sur ma petite jupe noire, les jambes
flageolantes. L’homme ne me quitte pas des yeux.. Il me détaille, de la tête
aux pieds, avec insistance… et cela me gène …
Je porte un simple chemisier de coton blanc et la fraîcheur du matin me saisi.
J’ouvre le coffre. Il inspecte plusieurs paquets tandis que son collègue fait
renifler le tour de la voiture à son chien.
Compte tenu du froid, il me propose de le suivre au poste afin de vérifier le
contenu de ma grosse valise. L’intérieur du local est sinistre et sombre. Des
mégots de cigarettes sont éparpillés auprès de canettes de bières sur une table
en bois. Le collègue vient d’entrer à son tour visiblement déçu que son chien
n’ait pas réagi à l’inspection de la voiture. J’ouvre ma valise d’où il se met
à sortir mes vêtements un a un. Cela a l’air de visiblement les amuser. Comme
j’adore les sous-vêtements, ma valise ne manque pas de les intéresser et ils ne
se gênent pas pour commenter dans leur jargon, les soutiens-gorge de toutes les
couleurs qu’ils prennent le temps d’inspecter sous toutes les coutures.. Ce
faisant, l’homme barbu qui semble être le chef, jette sur moi des yeux qui
semblent jauger mes mensurations. Même mon petit paquet de linge sale y passe..
avec une attention toute particulière à mes petites culottes, ce qui a pour
effet de me faire rougir jusqu’aux oreilles.. l’homme me jette un sourire
vicieux.. Sans doute que pour lui une femme qui voyage seule avec autant de
lingerie ne peut être sage…
Il tourne et retourne mes affaires, plonge dans ma trousse de toilette. C’est
fou ce que l’on apprend sur l’intimité des gens quand on détaille ainsi des
affaires très personnelles…. Je ressens ce contrôle comme une sorte
d’inspection très personnelle! !..
C’est alors qu’il remarque une petite pochette de médicaments. J’emporte
toujours avec moi le nécessaire au soin d’une angine ou d’un rhume car dans ces
pays il est bien difficile de se procurer un remède.
Il semble s’interroger sur une boite de pilules. Il ne manquerait plus qu’il
prenne cela pour de l’ecstasy ! !.. C’est bien ma veine.. Il fronce les
sourcils, m’interroge dans un mauvais anglais. Je ne puis que lui répéter qu’il
s’agit de comprimés pour le rhume. Il m’interroge avec insistance en se fâchant
presque. Puis me pousse vers le mur et me place les mains en appui. Je ne le
crois pas.. Il ne va pas me fouiller tout de même, il n’a pas le droit ! !.
Dans mon pays ce sont les femmes qui font cela ! ! Mais voilà, je ne suis pas
dans mon pays ! ! Je proteste mais il commence déjà à me palper les hanches,
les seins.. J’hésite entre honte et désespoir. J’ai peur, mais je dois prendre
sur moi. Tout y passe, machinalement d’abord.. Puis la fouille se fait plus
caressante, plus précise.. Je sens comme une étrange chaleur monter en moi. J’essaie
de le cacher mais c’est trop tard, il a déjà senti l’effet qu’il provoquait en
moi.
Il m’entraîne vers une petite pièce adjacente où il me demande d’entrer et de
me dévêtir. Lui restera derrière pendant ce temps et je devrais lui passer mes
vêtements un a un à travers la porte. Je me sens piégée. Je commence par les
souliers, puis les collants. J’entends les bavardages des deux compères. Puis,
je fais glisser ma jupe. J’en arrive au chemisier que j’ai du mal à dégrafer
tellement je tremble.
Au moment de lui remettre, j’entrouvre un peu plus la porte en retenant un peu
la pièce d’étoffe, puis je la tire résolument vers moi comme une invitation.
L’homme ne se fait pas prier et se jette furieusement sur moi. Il n’a peut être
pas fait l ‘amour depuis longtemps, vu le trou perdu dans lequel nous nous
trouvons ! ! Il me caresse et ses doigts glissent très vite dans mon slip dont
il a vite fait de me débarrasser. Malgré l’angoisse et le danger, je prends un
plaisir discret qu’il semble apprécier. Pendant qu’il s’affaire ainsi sur moi,
j’aperçois son acolyte voyeur qui lorgne dans l’entrebâillement de la porte… La
manœuvre est assez rapide mais me plonge dans une douce ivresse….
Nous nous rajustons. Il me rapporte très vite mes vêtements, me rend mes
papiers et me raccompagne jusqu’à mon véhicule en portant la lourde valise.
Je démarre bien vite. Ouf, je suis passée ! !. Je caresse ma poitrine…ils sont
toujours là… les microfilms ! ! !.. Dans son empressement il n’a même pas pensé
à regarder mon soutien gorge..
Que ne ferait-on pas pour son pays ! ! !
S.
Avec l'aimable autorisation de
"cendryon"
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