Les Salons Obscurs 9

 

 

C’était un être exceptionnel Griff, il était grand, large, et même moi je me sentais petite à coté de lui. Il avait des cheveux longs, que j’avais promis de natter, une moustache de gaulois grivois. Il parlait doucement, et sa voix était comme une musique ! Il venait du pays basque.

Je pense que vous avez compris que je l’ai rencontré. J’ai même fait plus, il est venu avec sa compagne, Mimi, passer la soirée avec nous. Bien sur, je lui avais demandé de rester discret sur mes goûts, ce qu’il fit d’ailleurs… Ils partagèrent notre repas familial, ce soir-là. Nous avons discuté toute la nuit, de mille choses très soft, de son travail, et des anecdotes qui allaient avec, de voyages, de projets… Puis quand mon mari fut parti se coucher, nous avons pu échanger nos impressions : eux sur leur façon de vivre, et moi sur ce que je découvrais…

On ne voit pas le temps passer en brillante compagnie. Nous avons beaucoup ri…

Ils sont repartis le lendemain soir… Ils avaient promis de revenir…

 Quand nous avons repris nos dialogues, sur le net, je le sentais différent… Moi, je le voyais comme un être tendre, et j’avais beaucoup de tendresse pour lui.

Il me disait : «  Tu sais, je peux être dur aussi !

- Racontes-moi…

-         Non, toi tu es ma frangine, il n’y aura jamais rien entre nous ! »

A chaque fois qu’il écrivait un poème, il me l’envoyait… Et nous en parlions ! J’ai aussi beaucoup écrit à cette période… Mais ce qui m’intriguait le plus, c’était de savoir ce qui se passait dans une vraie relation de soumission, comment lui, gérait ça !  Et ça il ne voulait pas m’en parler !

 Un jour, par défit, j’ai pris le pseudonyme du grillon noir ! Ca a bien fait rire François ! Une ville du pays basque, et le tout est joué… J’ai eu la réponse à ma question, mais j’étais obligée de noter, pour pouvoir me rappeler le lendemain, ce qu’il m’avait demandé la veille ! J’ai joué le jeu, et j’ai su ce que je voulais savoir… J’ai même poussé le vice à tenter quelques expériences ! Il me présentait dans les salons comme sa nouvelle soumise, disait qu’il avait de la chance, que j’étais une perle… Il racontait à Verte, qu’il avait trouvé la soumise idéale… Il voulait me téléphoner, et il ne comprenait pas que je ne veuille pas lui confier le numéro… Je m’enfonçais chaque jour un peu plus dans ce mensonge, et je décidais de rompre… J’ai trouvé une façon élégante de le faire, me promettant de lui dire la vérité de vive voix quand il reviendrai en Bretagne !

  Je continuais ma quête… J’avais dialogué un moment avec Georges, mais là aussi j’avais rompu ! Je voulais un Maître, je n’en démordais pas, sans trop savoir d’ailleurs où ça me mènerait. Georges voulait être celui-là… Après tout pourquoi pas ! Griff me disait : Vas- y éclate-toi !

Je l’ai donc rencontré… Le coup du siècle ! J’ai été prise d’une crise de fou rire, et même avec les fesses rouges, je riais encore ! Mais pour le côté sexuel, puisqu’il m’avait promis un câlin, en prime, échec total ! J’avais l’impression de tromper mon mari avec lui-même ! C’est dire l’effet que ça m’a fait !

Copie à revoir !

Et j’ai revu… Avec un autre… Le mardi qui suivait Pacques 2002 ! Mais le jour était mal choisi !

Le matin même… nous apprenions que Griff s’était endormi le samedi précédent… Endormi pour toujours…

Ses cendres ont été dispersées sur la mer, selon ses vœux…

  As-tu rejoins les étoiles mon ami, mon frère ?

 

Les Salons Obscurs 10

 

Que dire de Daniel, si ce n’est que le jour fut mal choisi, comme je l’ai dit précédemment ! Mais là ce fut me comble de ma connerie ! Primo, j’avais rendez-vous chez lui, du coté du Mans, et je me suis trompée de sortie d’autoroute ! Donc je suis arrivée avec plus d’une heure de retard. Il m’avait invité à dîner, mais pour le reste, j’avoue que je me demandais à quelle sauce il allait me cuire ! Il était écologiste,Daniel ! Point de matériel sophistiqué… (rire) que du naturel : Sa main… large, il faisait quand même 1m88, et quelques légumes, si vous voyez ce que je veux dire !

Bref, nous avons joué un moment ! Ensuite il a voulu s’assoire dans son divan mais il a mal calculé son coup, il est tombé à la renverse, et s’est déboîté l’épaule.

Il avait raison Jean louis ! Je porte la poisse… Même le malheur !

J’ai passé la nuit dans sa maison, déçue, découragée… Au matin, ça l’a pris, comme dans la chanson de Sardou, et c’était presque bien. Mais … y a toujours un mais… Il m’avait déchirée !

J’avais visé trop haut dans la catégorie des grands hommes !

Pendant quinze jours, j’ai eu mal, sans aller voir le médecin… Quand enfin, je me suis décidée à y aller, il a fallu que je lui dise que ce n’était pas avec mon mari ! Pensez donc, le v’la qu’il me sort que j’ai attrapé la syphilis…

Je vous laisse imaginer la tête que je faisais !

Nom d’une pipe, si on ne peut pas faire confiance à un homme marié, alors je vous le demande : A qui ?

Daniel était injoignable, parce que parti en déplacement à l’étranger, j’avoue avoir paniqué allègrement vingt quatre heures. Mais les résultats d’analyses furent négatifs.

   Le comble c’est que je venais de dire à Alain que j’avais eu, enfin, une expérience ! Il a été tellement content pour moi, qu’il ne m’adresse plus la parole ! Seize mois d’amitié fichue !

Bon sang, ma mère me disait toujours de tourner sept fois ma langue avant de parler ! Que ne l’ai écoutée, cette fois encore !

Si, vous le voyez au détour d’un salon, dites-lui que je regrette… D’ailleurs non, ne lui dites rien. Je ne regrette rien.

J’étais en perdition, encore une fois. C’est à ce moment qu’est arrivé JJ ! Inutile que je vous dise combien il est adorable ! Tout le monde le sait !

 Le temps passait doucement, de papotage en causerie : Avec Marc, le minot de Laval qui m’envoyait les photos de sa basse court. Avec Corinne, que je soupçonnais de picoler dans sa solitude. Avec Christiane qui partageait sa vie entre Paris et la Suisse. Avec Cécile le petit elfe, tant elle semble fragile, et à qui j’apporte des livres. Sandra avec qui je partage un ami américain, Michèle qui se dit rebelle à toutes formes de contrainte mais qui fond dès que passe un pantalon. Pardon pour celles que j’oublie…

Il y eut Clément !

Un cas un peu particulier dans ma vie ce petit ! Car il est bien jeune celui-ci, tout juste dix-huit ans ! L’âge de mon dernier fils. Mais à la fois si mur, et si innocent.

Je l’aime comme un fils, et il me racontait ses débuts à la fac de médecine, ses rêves d’évasion et de justice… Son envie de voyage, sa soif d’autre chose…

Je ne suis pas certaine qu’il m’aimait comme une mère… Mais qu’importe, il a trouvé l’amitié du petit elfe, et tout va bien.

  J’ai recroisé Florent, j’ai rencontré Mathias… virtuellement bien sur…

  Un autre Bruno…

  Un gentil EriK qui adorait se faire remarquer jusqu'à se vanter d’avoir voter pour celui qu’on attendait pas ! Et qui a eu du mal à admettre qu’à part moi, tout le monde lui tournait le dos !

Mais tu avais raison, Erik, même si vous n’aviez pas les même idées, qui sont ils pour juger ?

Un beau jour, Jacques m’introduisit dans un autre site de discussion. C’était différent…

Je fis la connaissance de Philippe ! Je le prévenais que je n’étais pas une beauté, et après échange de photos, et quelques dialogues, il décida qu’il était temps de se rencontrer

Ca a été le plus rapide de tous ! Dans tous les sens !

Me voici donc partie pour Vannes ! Je devais le retrouver sur le parking du Mac Do, qu’évidemment je n’ai pas trouvé ! Mais je me suis arrêtée sur un autre parking, relativement désert, et je l’ai appelé.

Soudain j’ai vu garé à côté de moi une super grosse moto. Je n’en avais jamais vu de si grosse, mais c’est vrai que la mécanique et moi….

Il descend de moto, sans enlever ni son casque ni ses lunettes noires, me jette le regard le plus méprisant qu’il me soit donné d’essuyer, et me dit :

« Vous auriez pu m’envoyer d’autres photos !

-         Bon, mais que fait-on alors ? lui répondis-je

-         J’en sais rien, dit il, ce que vous voulez…

-         Vous savez, si je ne vous plaît pas… »

Je n’ai pas eu le temps de finir ma phrase ! Dans un rugissement assourdissant, il était déjà loin !

Je suis restée figée sur place, ne sachant plus trop quoi faire ! La plus courte expérience : Trois minutes, montre en mains !

Et j’ai repris la route du retour, en me disant que cette fois-ci, c’était peut-être le signal pour me retirer du Jeu !

Que Dieu vous garde tous …