Lettre à mon amour perdu… Où es-tu mon bel
amour ? Je crois bien t’avoir aimé
avec toute la fureur de mon âme, car je
voulais encore aimer et me sentir aimée, désirée. Il ne me reste qu’une photo
même pas jaunie, une voix dans ma mémoire et, dans celle de l’ordinateur, un
numéro de téléphone auquel tu ne réponds jamais, et que, de toute façon je
n’appellerai pas. Mais au fond, je ne connais rien de toi. Ton prénom, mais
est-ce le vrai ? Le nom de ta ville, le prénom de ta fille, le nom des
bateaux que personne n’a jamais vus ! Tu évoquais pour moi des soirées
endiablées au milieu de tes amis musiciens, et je t’imaginais rentrant à
l’aube, fourbu, un peu éméché mais si seul. Tu disais m’aimer mais tu ne m’as
jamais fait confiance. En quatre ans, je n’ai jamais su ton nom, je n’avais pas
besoin de savoir, disais-tu. Bien sûr, je n’ai pas besoin, je n’avais besoin
que de toi. Tu m’as offert un voyage somptueux, mais il ne t’est pas venu à
l’idée de seulement m’avancer le prix du billet de train pour venir jusqu’à
l’aéroport de Nice, d’où tu partais. Tu voulais un week-end de folie en
Ardèche, mais venir jusqu’à moi ne t’a jamais effleuré ! Etais-tu vraiment
un homme important ou un clandestin ? Nul ne le saura jamais. Et
d’ailleurs quelle importance puisque je ne te rencontrerai jamais. Le rêve est
fini… Un an déjà… Tu venais si près de moi pour une fois ! Tu m’as proposé
la seule chose qui me choquerait et qui a sonné le glas de notre relation. J’ai
su depuis que tu avais quitté le monde magique d’Internet parce que tu étais
harcelé… Mon Dieu, j’ose espérer que je ne suis pas cet harcèlement. Longtemps
je me suis contentée de voir ton pseudonyme écrit dans le coin de mon écran, c’était comme une lumière dans ma
nuit. Puis un jour cette lumière s’est éteinte, définitivement. Les souvenirs sont plus durs
à détruire. Tu avais ouvert une porte
sur la liberté pour ensuite me la claquer au nez ! Quelle dérision !
Je vais redevenir l’obscure, l’inutile, c’est à dire rien… Je ne suis que
passante, je regarde la vie défiler. Je me souviens pourtant des
moindres instants, comme un rêve inachevé. Je m’oblige à me souvenir aussi de
tes défauts, pour pouvoir t’oublier plus vite, mais rien n’y fait, hélas.
J’avais pu remarquer que tu n’étais guère tolérant et qu’il valait mieux avoir
les mêmes goûts que toi ! Un macho dans toute sa splendeur ! Pourtant
si tendre… L’amitié comptait beaucoup
pour toi et je te crois capable de sacrifier ton amour sur l’autel des copains.
Mais je ne voulais vivre que
d’un peu de ton ombre, rien de plus. Même elle, elle a disparu… Fasse le Ciel que mes
souvenirs disparaissent aussi… MENU ACCUEIL |